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La France des clandestins

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1La France des clandestins Empty La France des clandestins 28.07.10 23:32

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La France des clandestins



Qui sont-ils, d'où viennent-ils, combien sont-ils, ceux qui veulent tenter leur chance au pays des droits de l'homme? L'Express a plongé dans l'univers des passe-murailles.

«Je suis déterminé à lutter contre l'immigration clandestine pour éviter l'amalgame avec l'ensemble des étrangers qui vivent en France.» Signée Jean-Louis Debré, ministre de l'Intérieur, la formule ressemble à une déclaration de campagne électorale destinée à rassembler, à gauche et à droite, les vigies des droits de l'homme arc-boutées contre les dérives racistes et tous ceux que l'écroulement des frontières chamboule.

La proclamation n'est certes pas nouvelle. Charles Pasqua, abandonnant le credo d'une France obsidionale, avait lui-même renoncé à plaider l' «immigration zéro», thème de prédilection du Front national, pour se convertir à l' «immigration clandestine zéro». Le réalisme l'imposait: chaque année, 100 000 nouveaux étrangers viennent légalement s'installer en France, pour étudier, rejoindre leur famille ou bénéficier du droit d'asile. A contre-courant d'une opinion sensibilisée à la solidarité humanitaire, Michel Rocard et Edith Cresson s'étaient, eux aussi, résolus à enrayer la venue des passe-murailles. Le premier, en déclarant que le pays ne pouvait plus accueillir «toute la misère du monde»; la seconde, en assumant l'affrètement des fameux charters dont Charles Pasqua fut à l'origine en 1986, pour reconduire chez eux les étrangers en situation irrégulière. Mais les clandestins sont toujours là.

Combien? Comment? Depuis quand? Tout ce que sait le gouvernement d'Alain Juppé, qui, à la fin du mois d'août dernier, a enrichi le catalogue de lutte contre le séjour irrégulier, déjà bien rempli, de dix nouvelles mesures (voir l'encadré page 54), c'est qu'ils existent. Et qu'ils vivent en France, parfois depuis très longtemps.

Sans papiers, mais avec un compte en banque. Sans Sécurité sociale, mais avec un boulot. Sans existence officielle, mais avec une famille et parfois même des enfants (voir page 53).

Combien seraient-ils donc à raser les murs, à suer dans des ateliers clandestins, à se loger selon le bon vouloir de leurs employeurs? «Environ 180 000», avance Robert Broussard, patron de la Diccilec, la Direction centrale du contrôle de l'immigration et de la lutte contre l'emploi des clandestins, qui a absorbé et étendu les missions de la police de l'air et des frontières il y a près d'un an: interceptions, filatures, opérations internationales, réexpéditions au pays- par lignes régulières ou charters, via une antenne des Wagons-Lits installée dans ses locaux.

Chaque jour, aux frontières terrestres, des dizaines de candidats à l'émigration sans viatique tombent dans ses filets (voir le reportage de nos correspondants page 57).

Ceux qui échappent au contrôle s'évanouissent dans la nature, à mille lieues des collecteurs de statistiques. Voilà au moins une demi-douzaine d'années que la Direction de la population et des migrations (DPM) au ministère des Affaires sociales tente de faire travailler des chercheurs sur cette difficile comptabilité, sans succès. De «combien sont-ils?» la question est devenue «comment les dénombrer»? Georges Tapinos, spécialiste du sujet à Sciences po, vient tout juste de relever le défi. «Mais tant qu'on n'aura pas une méthode de calcul fiable, aucun chiffre ne pourra sérieusement être avancé!» proteste un haut fonctionnaire.
Ceux qui, néanmoins, s'y risquent, «à la louche», comme ils l'avouent, se réfèrent à l'opération de régularisation menée par la gauche en 1981-1982: sur 145 000 clandestins ayant demandé à en bénéficier, 132 000 ont obtenu un titre de séjour.

Tous n'ont sans doute pas tenté leur chance. «C'est toujours une bonne référence», dit Jean-Pierre Garzon, qui dirige, à l'OCDE, le système d'observation permanent des migrations internationales. En tout cas, l'espoir de la gauche de «remettre les compteurs à zéro» a échoué.

Chaque verrou posé depuis, et il y en a eu! - du contrôle renforcé du regroupement familial au resserrement du droit d'asile - a repoussé les limites de la politique de l'immigration. «Le tournant, c'est la généralisation de la carte de séjour de dix ans, en 1984», analyse Gérard Moreau, de la DPM: elle a probablement contribué à fixer en France des immigrés qui, jusque-là, se demandaient encore s'ils n'allaient pas repartir. Elle impliquait, dès lors, l'arrêt de toute immigration. Elle a, de fait, figé la «noria» économique qui s'était, bon an mal an, installée entre les pays d'émigration et la France. Et entraîné des dérives importantes, comme l'abus du droit d'asile ou la multiplication des filières de passage organisées.

Ainsi, au Mali, les villages de la vallée du fleuve Sénégal régulaient, jadis, leurs propres flux. «Aujourd'hui, le système a été cassé par la diminution du nombre des visas accordés par la France - 10% des 44 000 demandes de l'année», dit Christophe Daum, directeur de recherches à l'institut Panos, spécialiste du développement en Afrique.

Dix ans d'économies
Comment viennent-ils ceux qui, du Mali, «cherchent la route», c'est-à-dire un passeur, une filière, des faux papiers, ce qui les conduit parfois à se rendre, à pied, en Libye? Ceux qui, d'Asie, savent qu'il leur faudra près de dix ans pour payer le prix du voyage à un négrier qui se remboursera sur leur travail? «Nous avons de plus en plus affaire à des passeurs professionnels», constate, désabusé, Robert Broussard. Le dernier réseau européen démantelé avait ainsi acheminé, en un an, plus de 1 500 Turcs venus d'Italie et d'Albanie, l'une des grandes voies de convoiement vers la France et l'Allemagne (voir notre reportage page 61).

Au sud, la Mafia se charge d'acheminer les Maghrébins et les Africains via l'île de Pantelleria. «Les circuits suivent ceux de la drogue», note, à Vienne, Jonas Windgren, directeur du Centre international pour le développement des politiques migratoires. Au nord, les chemins passent par Moscou, la Géorgie, l'Ukraine et les pays Baltes en direction de la Scandinavie. D'autres aboutissent en Bulgarie et en Autriche.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, le trafic en Europe porterait sur 300 000 clandestins. Les filières les plus artisanales sont, elles aussi, passées à la vitesse supérieure. Les Roumains, qui jadis partaient à pied vers les frontières allemande et française, sont, aujourd'hui, pris en charge par des agences de voyages spécialisées. Des Maliens, anciens boursiers des pays de l'Est, se sont installés en Russie et en Bulgarie, où ils constituent des cellules d'accueil et de réexpédition pour leurs concitoyens. Désormais, immigrer clandestinement coûte cher. 20 000 francs pour un Istanbul-Paris. Plus de 100 000 francs depuis Pékin.

En retour, la liberté espérée, l'argent escompté, la vie rêvée ne sont pas, loin s'en faut, au rendez-vous. Lila, une Mauricienne de 34 ans, a déboursé 15 000 francs pour venir de l'île Maurice via la Belgique, il y a deux ans. Elle travaille comme dame de compagnie pour 2 700 francs par mois: «Je sors le moins possible pour éviter les contrôles et ne vais jamais chez le médecin, par peur d'être dénoncée», confesse-t-elle.

Mouniah, Syrien de 41 ans, étudiant à son arrivée à Paris, en 1983, a été serveur, archiviste, réceptionniste, tant que son statut d'étudiant lui permettait de travailler, à temps partiel. Et vit, avec sa femme - elle aussi sans papiers - et son enfant, grâce à l'aide humanitaire: Restaurants du coeur, soupes dans les églises et soins gratuits au dispensaire de Médecins du monde.

Mina, une Marocaine arrivée il y a sept ans avec un visa touristique, a, elle, tout tenté pour sortir de sa clandestinité. Jusqu'au mariage blanc à 15 000 francs, qu'elle a fui après avoir compris que son futur époux en voulait un vrai. Elle fait des ménages, au noir: «Quand on n'a pas de titre de séjour, les employeurs tirent sur la corde.»

Même s'ils ne constituent pas l'essentiel de la main-d'oeuvre illégale - moins de 20% des procès-verbaux dressés par la Mission de liaison interministérielle pour la lutte contre le travail clandestin en 1994 - les sans-papiers représentent un précieux volant de main-d'oeuvre dont certaines petites et moyennes entreprises ne sauraient se passer. Celles où le coût du travail creuse la différence avec la concurrence. Où il faut, pour tenir les délais, trouver des bras à la demande.

Activités privilégiées: le bâtiment, la confection, la maroquinerie, l'hôtellerie-restauration et les travaux agricoles saisonniers. «Ils offrent des services que l'on ne peut plus demander à un immigré en règle et encore moins à un Français», ironise, amèrement, Jean-Pierre Garzon. En clair: ils acceptent de travailler pour un salaire inférieur de 50 à 70% au prix du marché, autant qu'il le faut, quand il le faut.

Malgré le durcissement des procédures contre les employeurs, malgré le discours ambiant qui désigne l'immigré clandestin à la vindicte populaire - «Ils prennent l'emploi des Français!» - la réalité réserve parfois des surprises: les contrôleurs du travail racontent ainsi comment, dans les Bouches-du-Rhône, des petits patrons d'extrême droite accordent si peu leurs actes à leur discours qu'ils sont, eux-mêmes, gros employeurs d'irréguliers. Ou comment la proximité des grandes centrales d'achat a multiplié les ateliers clandestins de confection dans le Nord-Pas-de-Calais. Ou comment encore, il y a quelques mois, une fuite aurait compromis une opération de contrôle sur le chantier de la «fac Pasqua» à Nanterre, qui promettait d'être fructueuse... Les services spécialisés reconnaissent qu'ils sont débordés et craignent une aggravation: le ministère du Travail planche actuellement sur le risque de dopage du marché dû à l'augmentation de la TVA!

Que faire? «80% des flux migratoires vers l'Europe sont inévitables juridiquement, car ils concernent le regroupement familial et le droit d'asile», explique Catherine Withtol de Wenden, du Centre d'études et de recherches internationales du CNRS (1). Elle s'élève ainsi, comme la Commission nationale consultative des droits de l'homme, contre une politique qui, en France, «devient inquiétante». Les associations d'aide et d'assistance aux étrangers tirent, elles aussi, la sonnette d'alarme: «Le gouvernement se bat pour faire monter certaines statistiques et en faire baisser d'autres: d'un côté, le nombre de cartes de séjour octroyées, de l'autre, celui des personnes renvoyées», analyse Laurent Giovanoni, de la Cimade.

L'un des points phares du plan Debré est bien, c'est vrai, le doublement du nombre des reconduites à la frontière des étrangers en situation irrégulière. Mais, depuis quelque temps, les dossiers délicats s'accumulent sur le bureau des associations.

>Ceux des parents d'enfants français, par exemple. Ils sont inexpulsables mais irréguliers, donc dans l'incapacité de travailler officiellement. Une circulaire récente leur octroie un titre de séjour. «Mais pour combien de temps? Un an? Six mois? Elle ne le dit pas», s'étonne un haut fonctionnaire. De fait, explique Giovanoni, «on leur dit qu'ils seront régularisés une fois qu'ils présenteront un contrat de travail. Cela risque de faire exploser le marché des contrats bidon».

>Certains contrôles aux frontières frisent parfois l'absurde. Témoin ce Zaïrois renvoyé à son avion parce que son crâne n'était plus «rond» comme sur la photo de son passeport, mais «pointu». Il s'était, entre-temps, rasé les cheveux. Il est revenu par un autre aéroport. Sans problème. Ou encore cette Camerounaise, bloquée à Roissy parce que son certificat d'hébergement - signé obligatoirement par le maire de la commune du séjour, en France - était périmé du fait de l'attente de son visa au Cameroun...

>Certaines affaires qui concernent les «reconduits à la frontière» inquiètent également. Les confidences du personnel navigant et des policiers du contrôle aéroportuaire le laissent entendre: lorsque les clandestins sont rembarqués sur des lignes régulières, on les entrave parfois avec des bandes collantes; il est même arrivé que l'un d'eux, trop récalcitrant, soit jeté du haut de la passerelle. Un policier, écoeuré, a même préféré changer d'affectation quand il a vu, un soir, un Africain, ainsi tombé à terre, frappé au visage à coups de pied.

>Enfin, les demandeurs d'asile: pour eux, les associations ont obtenu l'autorisation, encore théorique, d'une visite trimestrielle dans les zones d'attente créées dans les aéroports, les gares et les ports. Elles réclament de pouvoir y assurer une présence permanente, comme elles le font déjà dans les centres de rétention. «Pas question qu'ils sèment la pagaille en gérant des cas individuels», dit Jean-Paul Faugère, directeur des libertés publiques au ministère de l'Intérieur, insistant sur la «législation française, l'une des plus protectrices d'Europe.»

Rien n'interdit de l'améliorer encore. D'autant que, depuis la mise en oeuvre des accords de Schengen organisant la libre circulation dans l'espace européen - pour l'application desquels la France a obtenu un moratoire de six mois - la procédure de «retour dans le premier pays d'entrée» est des plus rapides. Résultat: le marché des faux papiers et des fausses origines n'a jamais été si florissant. L'an dernier, des Zaïrois et des Maliens produisaient ainsi des passeports rwandais achetés à prix d'or. Et des ressortissants du Mozambique tentaient de se faire passer pour des Français de Mayotte. Au mois d'août, les tsiganes serbes qui ont voulu forcer la frontière franco-italienne à Sospel se prétendaient bosniaques. La mort de leur petit garçon, tué d'une balle tirée dans le coffre d'une voiture par un policier, a donné l'impression que la guerre des frontières avait commencé.

Comme a commencé, durant l'été, l'offensive diplomatique en direction des pays de migration. La coopération avec les pays de l'Est est en route. Et l'immigration clandestine sera l'un des points forts de la conférence sur la sécurité en Méditerranée, au mois de novembre. Lors de son voyage en Afrique, cet été, Jacques Chirac a d'ailleurs fait savoir à ses interlocuteurs que l'aide économique de la France pourrait être remise en question si les flux sauvages vers l'Hexagone continuaient. Les consuls ont été avisés que le nombre de visas délivrés diminuerait aussi en conséquence. Aux Roumains, qui frappent à la porte de l'Europe, on a demandé de reprendre leurs clandestins avant toute discussion. Quant au rétablissement des contrôles aux frontières, il s'adresse aux pays européens considérés comme «poreux», comme la Belgique et les Pays-Bas, dont l'aéroport de Schiphol est une véritable passoire. Et à ceux qui, comme l'Italie ou la Grèce, tolèrent, sans les contrôler, des demandeurs d'asile incertains. Ce dossier est au programme de la Conférence intergouvernementale de 1996, qui tentera d'harmoniser les interprétations fluctuantes de la convention de Genève régissant le droit d'asile.

D'ici là, les 2 940 kilomètres de frontières terrestres de la France - dont 900 points de passage carrossable - les 4 720 kilomètres de frontières maritimes et tous les aéroports internationaux continueront d'être sous haute surveillance.

>UN CHARTER DE MESURES
Resserrer le dispositif complexe de la traque aux clandestins, c'est l'objectif des dix mesures annoncées par le ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré. Elles sont d'abord dissuasives: les démarches diplomatiques auprès des pays d'émigration deviennent systématiques et des fonctionnaires de l'Office des migrations internationales examineront, dans les préfectures, les dossiers des candidats à l'installation en France. Elles sont aussi répressives: poursuites pénales contre ceux qui dissimulent leur identité, rétention judiciaire, augmentation du nombre de places dans les centres de rétention administrative, sanction immédiate en cas de refus d'embarquement, organisation de charters, mise en place d'aires de contrôle sur les autoroutes, jusqu'à 20 kilomètres des frontières. Et enfin, alourdissement des peines contre les chefs d'entreprise qui emploient de la main-d'oeuvre clandestine.

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