Un porte-parole des talibans afghans a démenti, lundi 23 mai, auprès de l'AFP, la mort au Pakistan de leur chef suprême, le mollah Mohammad Omar, des allégations distillées à Kaboul et rapportées par certains médias. "C'est de la pure propagande. C'est totalement impossible", a déclaré Zabihullah Mujahid, dans une conversation téléphonique d'un lieu inconnu.
Dans un premier temps, un responsable de la Direction nationale de la sécurité (NDS), l'agence du renseignement afghane, avait affirmé, sous le couvert de l'anonymat, à plusieurs médias que le mollah Omar avait été tué au Pakistan par l'Inter Services Intelligence (ISI), les services secrets pakistanais. Ces allégations, non confirmées, avaient été relayées par des médias afghans et étrangers. La NDS et l'ISI, mais plus généralement le Pakistan et l'Afghanistan, s'accusent régulièrement de comploter l'un contre l'autre.
Afin de mettre un terme aux spéculations, la NDS a organisé une conférence de presse. Son porte-parole a affirmé que le mollah Omar avait disparu de sa "cachette" depuis quatre ou cinq jours, précisant que sa mort ne pouvait être confirmée.
UNE MANŒUVRE POUR "DIFFAMER LE PAKISTAN
Plus tôt, une autre source au sein de la NDS avait affirmé que "le mollah Omar avait disparu depuis onze jours" après un rendez-vous avec le général Hamid Gul, un ex-chef de l'ISI désormais à la retraite, réputé proche des talibans afghans. "C'est totalement faux, je n'ai jamais rencontré le mollah Omar, pas une seule fois dans ma vie", a répliqué Hamid Gul à Islamabad, accusant le "lobby indien" de vouloir le "diffamer ainsi que le Pakistan".
Le 20 janvier, les talibans afghans et Islamabad avaient déjà démenti des informations du quotidien Washington Post affirmant que le mollah Omar avait été hospitalisé au Pakistan après une crise cardiaque. Washington et Kaboul estiment que le mollah Omar, comme une partie des chefs de la rébellion afghane, se cache au Pakistan, ce qu'Islamabad dément formellement.
Le mollah Omar était le chef du régime taliban au pouvoir en Afghanistan entre septembre 1996 et l'automne 2001. Il est en fuite depuis la chute du régime taliban, renversé par une coalition internationale après avoir refusé de livrer Ben Laden à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Ces soupçons ont été renforcés par la mort, le 2 mai, du chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden, tué par un commando américain dans une résidence d'une ville-garnison, à une centaine de kilomètres de la capitale pakistanaise.
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