Vers un effet domino en Afghanistan?
La coalition hésite à se retirer alors que demeure la menace talibane. Le scrutin du 18 septembre a été sanglant.
Le départ annoncé de troupes américaines, en 2011, inquiète les autres membres de la coalition. Paris craint que les taliban s'enhardissent.
"Ne pas tirer le tapis en Afghanistan." L'expression, employée lors du déjeuner, le 16 septembre, au Pentagone, entre le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, et son homologue français, Hervé Morin, résume le dilemme actuel de la coalition à Kaboul: que faire en 2011 ? Alors que la menace des taliban est toujours aussi pressante - les élections législatives, le 18 septembre, ont été émaillées d'attaques qui ont provoqué la mort de 22 personnes - le calendrier de retrait des troupes américaines, amorcé en principe en juillet prochain, semble de moins en moins tenable.
Après le départ des soldats néerlandais, en août dernier, puis celui des canadiens, prévu pour l'an prochain, la France redoute un effet domino parmi les alliés. "Il ne saurait y avoir un discours européen, et de la communauté internationale, qui consisterait à annoncer d'ores et déjà notre départ, a déclaré Hervé Morin. Ce serait le meilleur moyen de renforcer et d'encourager les taliban [à tenir]."
Gates, en privé, s'est voulu rassurant: "Nous continuerons à maintenir autant de moyens qu'il est nécessaire pour remplir la mission." A son homologue canadien, Peter MacKay, rencontré à Halifax (Nouvelle-Ecosse), le 17 septembre, Morin a demandé, à défaut de laisser des troupes combattantes, de conserver des formateurs, afin d'accélérer le passage de relais aux forces de sécurité afghanes.
Un symbole: Surobi
Paris plaide pour que la responsabilité de certains districts clefs, en voie de pacification, soit transférée aux Afghans dès 2011 - cette étape doit être validée lors du sommet de l'Otan à Lisbonne, en novembre. C'est le cas de la Surobi, sous contrôle français. Tout un symbole: c'est dans cette zone, située à l'est de Kaboul, que dix soldats sont tombés dans une embuscade le 18 août 2008.
Paris pourrait y laisser des instructeurs et/ou redéployer ses effectifs en Kapisa, plus au nord, où l'insurrection reste forte. Nicolas Sarkozy aurait alors la possibilité de réduire le dispositif, à moins d'un an de la présidentielle de 2012. Histoire de montrer à l'opinion que la France, selon l'expression du président, "n'a pas vocation à rester éternellement en Afghanistan".
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/vers-un-effet-domino-en-afghanistan_921586.html#xtor=AL-447
La coalition hésite à se retirer alors que demeure la menace talibane. Le scrutin du 18 septembre a été sanglant.
Le départ annoncé de troupes américaines, en 2011, inquiète les autres membres de la coalition. Paris craint que les taliban s'enhardissent.
"Ne pas tirer le tapis en Afghanistan." L'expression, employée lors du déjeuner, le 16 septembre, au Pentagone, entre le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, et son homologue français, Hervé Morin, résume le dilemme actuel de la coalition à Kaboul: que faire en 2011 ? Alors que la menace des taliban est toujours aussi pressante - les élections législatives, le 18 septembre, ont été émaillées d'attaques qui ont provoqué la mort de 22 personnes - le calendrier de retrait des troupes américaines, amorcé en principe en juillet prochain, semble de moins en moins tenable.
Après le départ des soldats néerlandais, en août dernier, puis celui des canadiens, prévu pour l'an prochain, la France redoute un effet domino parmi les alliés. "Il ne saurait y avoir un discours européen, et de la communauté internationale, qui consisterait à annoncer d'ores et déjà notre départ, a déclaré Hervé Morin. Ce serait le meilleur moyen de renforcer et d'encourager les taliban [à tenir]."
Gates, en privé, s'est voulu rassurant: "Nous continuerons à maintenir autant de moyens qu'il est nécessaire pour remplir la mission." A son homologue canadien, Peter MacKay, rencontré à Halifax (Nouvelle-Ecosse), le 17 septembre, Morin a demandé, à défaut de laisser des troupes combattantes, de conserver des formateurs, afin d'accélérer le passage de relais aux forces de sécurité afghanes.
Un symbole: Surobi
Paris plaide pour que la responsabilité de certains districts clefs, en voie de pacification, soit transférée aux Afghans dès 2011 - cette étape doit être validée lors du sommet de l'Otan à Lisbonne, en novembre. C'est le cas de la Surobi, sous contrôle français. Tout un symbole: c'est dans cette zone, située à l'est de Kaboul, que dix soldats sont tombés dans une embuscade le 18 août 2008.
Paris pourrait y laisser des instructeurs et/ou redéployer ses effectifs en Kapisa, plus au nord, où l'insurrection reste forte. Nicolas Sarkozy aurait alors la possibilité de réduire le dispositif, à moins d'un an de la présidentielle de 2012. Histoire de montrer à l'opinion que la France, selon l'expression du président, "n'a pas vocation à rester éternellement en Afghanistan".
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/vers-un-effet-domino-en-afghanistan_921586.html#xtor=AL-447