satya a écrit: ZalmayR a écrit:la destruction de la ville de Kaboul est en partie à cause de lui
qu'il brule dans les enfers ce criminel
salam
... ''en partie'', alors citons, tous les acteurs 'criminels' identifiés de cette période tragique, dans un souci d'équité.
En 1992 le régime communiste est aux abois, Dostum fait volte-face et passe aux moudjahidin, précipitant la chute de ses anciens mentors. Durant la bataille de Kaboul, il commence par s’allier à Massoud puis lui préfère Hekmatyar, son ennemi juré, et finit par se ranger à nouveaux aux côtés de l’Alliance du Nord quelques années plus tard lorsque surgissent les taliban. Les étudiants en religion finiront par lui arracher ses fiefs septentrionaux, non sans allers-retours, massacres et atrocités largement partagés.
Son mépris des droits de l’homme ainsi que ses exactions font de Dostum un partenaire encombrant. Lâchés par les Occidentaux, il se présente tout de même aux élections présidentielles.
Pour résumer
sans entrer dans les détails des nombreux retournements d’alliance, deux groupes se font face pendant quatre ans. D’un côté les forces ralliées à Massoud, dont un contingent pashtoun derrière
le très conservateur et pro-saoudiens Sayyaf. De l’autre,
Hekmatyar le pashtoun, soutenu par l’Ouzbek Dostum et les Hazaras shiites du parti whadat. Massoud et Hekmatyar échafauderont d’innombrables plans pour se neutraliser à coups d’artillerie, et les habitants de Kaboul feront les frais de cet acharnement.
En janvier 1993, c’est la bavure. Les troupes ralliées de Massoud pénètrent dans les districts ouest de Kaboul où vivent les Hazaras. C’est le massacre d’Afchar-Mina, un quartier abandonné par ses défenseurs. La soldatesque se déchaine contre les civils. Vols, viols et massacres, on estime à au moins une centaine le nombre de tués. La boucherie est condamnée. Mais si le comportement – inexcusable – des hommes de Sayyaf, des sunnites pour qui les Hazaras shiites sont des hérétiques, ne surprend guère, la participation de groupes proches du jamiat et de Massoud choque.
Rebelote en mars 1995, alors que les taliban sont aux portes de la ville. « les forces de la faction opérant sous les ordres du commandant Massoud, le Jamiat-e Islami, se sont livrées à des viols et des pillages, après avoir pris le quartier Kart-e Seh de Kaboul, à majorité hazara. »
Les Kaboulis et les Hazaras ne pardonneront jamais à Massoud.
Source : Afghanistan au cœur du chaos – Ariane Quantier