Roms: Paris sourd aux critiques européennes
Les expulsions de Roms, au nombre de 8 300 cette année, vont continuer.
Le Parlement de Bruxelles appelle la France à «cesser immédiatement» ses reconduites...
Les critiques internationales s'accumulent, en vain. Les expulsions de Roms (8.300 cette année) vont continuer en France. Après la demande de l'ONU, après les exhortations du pape, le Parlement européen, jeudi, a fait savoir sa colère. Dans la matinée, il a adopté une résolution, votée à une large majorité (337 voix contre 245) qui demande à « suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms», en France comme dans tous les pays de l'UE. La résolution n'a pas de valeur contraignante. Elle marque pourtant le profond désaccord des autres Etats membres (lire encadré).
«Diktat politique»
La réponse d'Eric Besson n'a pas tardé. «Il n'est pas question que la France suspende les reconduites dans les pays d'origine», a asséné le ministre de l'Immigration. Le ton, déjà offensif d'ordinaire, s'est encore durci pour répondre à Bruxelles. «Le Parlement est sorti de ses prérogatives. Nous n'avons pas à nous soumettre à un diktat politique.» Avant de rappeler: à ses yeux, la France respecte «scrupuleusement» le droit européen et français.
A l'heure de ces déclarations, Eric Besson se trouvait justement à Bucarest, la capitale roumaine. En visite express avec Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, la mission était simple: calmer le jeu avec les dirigeants roumains. Paris souhaite que la Roumanie s'engage à lancer «un plan d'urgence» pour l'intégration de sa minorité rom. « l faut aussi des engagements dans la lutte contre le trafic d'être humains», a rappelé Pierre Lellouche.
La déclaration du Parlement est donc venue troubler cette opération de pacification. La visite des deux hommes a d'ailleurs été écourtée d'un jour. Le directeur d'une ONG roumaine pointait lui un double discours. «Nous partageons certains points soulevés par la France. Mais ces déclarations perdent en crédibilité quand on voit leur politique d'expulsion.»
Les expulsions de Roms, au nombre de 8 300 cette année, vont continuer.
Le Parlement de Bruxelles appelle la France à «cesser immédiatement» ses reconduites...
Les critiques internationales s'accumulent, en vain. Les expulsions de Roms (8.300 cette année) vont continuer en France. Après la demande de l'ONU, après les exhortations du pape, le Parlement européen, jeudi, a fait savoir sa colère. Dans la matinée, il a adopté une résolution, votée à une large majorité (337 voix contre 245) qui demande à « suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms», en France comme dans tous les pays de l'UE. La résolution n'a pas de valeur contraignante. Elle marque pourtant le profond désaccord des autres Etats membres (lire encadré).
«Diktat politique»
La réponse d'Eric Besson n'a pas tardé. «Il n'est pas question que la France suspende les reconduites dans les pays d'origine», a asséné le ministre de l'Immigration. Le ton, déjà offensif d'ordinaire, s'est encore durci pour répondre à Bruxelles. «Le Parlement est sorti de ses prérogatives. Nous n'avons pas à nous soumettre à un diktat politique.» Avant de rappeler: à ses yeux, la France respecte «scrupuleusement» le droit européen et français.
A l'heure de ces déclarations, Eric Besson se trouvait justement à Bucarest, la capitale roumaine. En visite express avec Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, la mission était simple: calmer le jeu avec les dirigeants roumains. Paris souhaite que la Roumanie s'engage à lancer «un plan d'urgence» pour l'intégration de sa minorité rom. « l faut aussi des engagements dans la lutte contre le trafic d'être humains», a rappelé Pierre Lellouche.
La déclaration du Parlement est donc venue troubler cette opération de pacification. La visite des deux hommes a d'ailleurs été écourtée d'un jour. Le directeur d'une ONG roumaine pointait lui un double discours. «Nous partageons certains points soulevés par la France. Mais ces déclarations perdent en crédibilité quand on voit leur politique d'expulsion.»