Chicago : l'Afghanistan au coeur du sommet de l'Otan
Quelques heures après le sommet du G8, l'Otan rassemble dimanche et lundi à Chicago une cinquantaine de dirigeants du monde entier avec l'ambition d'établir une stratégie claire pour terminer en bon ordre la guerre en Afghanistan. Le nouveau président français, François Hollande, sera l'un des chefs d'État les plus attendus, puisqu'il est le seul à publiquement remettre en cause le calendrier établi par l'Alliance.
Vendredi, lors de sa première rencontre avec son homologue américain Barack Obama, Hollande a confirmé sa décision de rapatrier l'essentiel des 3 500 soldats français déployés en Afghanistan d'ici à la fin de l'année, soit avec deux ans d'avance sur le calendrier fixé par l'Otan. "Le retrait n'est pas négociable. Le retrait des forces combattantes, c'est une décision de la France et cette décision sera appliquée", a-t-il déclaré. Même si elle fait grincer des dents, cette décision ne devrait pas provoquer d'incidents diplomatiques à Chicago, où l'unité est le maître mot du secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen.
Financement
Les alliés, États-Unis en tête, devraient surtout tenter de convaincre les 28 pays de l'Otan, mais aussi le reste de la communauté internationale, à rester engagés en Afghanistan après le départ des troupes étrangères fin 2014. De difficiles négociations ont été lancées pour assurer le financement des forces de sécurité afghanes, évalué à 4,1 milliards de dollars par an pour 228 000 hommes à partir de 2015. Les États-Unis sont disposés à en financer un peu plus de la moitié et souhaitent que les autres pays s'engagent pour 1,3 milliard de dollars, le reste étant assumé par l'État afghan. L'Allemagne est le dernier pays en date à s'être prononcé en promettant 150 millions d'euros par an qui seront notamment consacrés à la formation des soldats et policiers.
À Chicago, l'Otan espère aussi obtenir un assouplissement de la position du Pakistan, sans qui "nous ne pouvons régler les problèmes en Afghanistan", a déclaré samedi Anders Fogh Rasmussen. L'Alliance souhaite obtenir la réouverture de la frontière pakistano-afghane aux convois américains qui est fermée depuis la fin novembre en représailles à la mort de 24 soldats pakistanais tués par erreur lors de frappes aériennes américaines. Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, devait s'entretenir avec Anders Fogh Rasmussen samedi après-midi tandis qu'une rencontre entre l'Afghan Hamid Karzai et Barack Obama était prévue dimanche matin, avant l'ouverture du sommet.
Bouclier antimissile
La réunion commencera par l'officialisation de la première phase du bouclier antimissile de l'Otan, un ambitieux projet destiné à protéger l'Europe des tirs de missiles tirés du Moyen-Orient, en particulier de l'Iran. Ce lancement permettra à Barack Obama de rassurer ses pairs sur l'attachement de son pays au lien transatlantique, même si la priorité stratégique des États-Unis concerne désormais l'Asie et le Pacifique. L'Otan tente de s'adapter à cette situation, inédite depuis sa création en pleine guerre froide, en appelant les alliés à coopérer davantage pour ne pas perdre leur suprématie technologique malgré la réduction générale des budgets de défense.
Vingt-cinq projets de coopération, dans le cadre d'un programme surnommé "Défense intelligente" ("Smart defence"), devraient ainsi être approuvés à Chicago, portant sur la formation des pilotes d'hélicoptères ou les missions de renseignement. Il s'agit de "travailler plus étroitement ensemble pour s'équiper de moyens qu'aucune nation ne peut s'offrir seule", a justifié samedi Anders Fogh Rasmussen. Cette volonté est cependant difficile à concrétiser alors que les pays tentent de maintenir à flot leur industrie de défense, grande pourvoyeuse d'emplois.
Pour accueillir le sommet de l'Otan, Chicago a placé son centre-ville sous haute sécurité, dans l'attente notamment d'une manifestation d'opposants prévue dimanche midi.
http://www.lepoint.fr/monde/chicago-l-afghanistan-au-coeur-du-sommet-de-l-otan-19-05-2012-1463139_24.php
Quelques heures après le sommet du G8, l'Otan rassemble dimanche et lundi à Chicago une cinquantaine de dirigeants du monde entier avec l'ambition d'établir une stratégie claire pour terminer en bon ordre la guerre en Afghanistan. Le nouveau président français, François Hollande, sera l'un des chefs d'État les plus attendus, puisqu'il est le seul à publiquement remettre en cause le calendrier établi par l'Alliance.
Vendredi, lors de sa première rencontre avec son homologue américain Barack Obama, Hollande a confirmé sa décision de rapatrier l'essentiel des 3 500 soldats français déployés en Afghanistan d'ici à la fin de l'année, soit avec deux ans d'avance sur le calendrier fixé par l'Otan. "Le retrait n'est pas négociable. Le retrait des forces combattantes, c'est une décision de la France et cette décision sera appliquée", a-t-il déclaré. Même si elle fait grincer des dents, cette décision ne devrait pas provoquer d'incidents diplomatiques à Chicago, où l'unité est le maître mot du secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen.
Financement
Les alliés, États-Unis en tête, devraient surtout tenter de convaincre les 28 pays de l'Otan, mais aussi le reste de la communauté internationale, à rester engagés en Afghanistan après le départ des troupes étrangères fin 2014. De difficiles négociations ont été lancées pour assurer le financement des forces de sécurité afghanes, évalué à 4,1 milliards de dollars par an pour 228 000 hommes à partir de 2015. Les États-Unis sont disposés à en financer un peu plus de la moitié et souhaitent que les autres pays s'engagent pour 1,3 milliard de dollars, le reste étant assumé par l'État afghan. L'Allemagne est le dernier pays en date à s'être prononcé en promettant 150 millions d'euros par an qui seront notamment consacrés à la formation des soldats et policiers.
À Chicago, l'Otan espère aussi obtenir un assouplissement de la position du Pakistan, sans qui "nous ne pouvons régler les problèmes en Afghanistan", a déclaré samedi Anders Fogh Rasmussen. L'Alliance souhaite obtenir la réouverture de la frontière pakistano-afghane aux convois américains qui est fermée depuis la fin novembre en représailles à la mort de 24 soldats pakistanais tués par erreur lors de frappes aériennes américaines. Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, devait s'entretenir avec Anders Fogh Rasmussen samedi après-midi tandis qu'une rencontre entre l'Afghan Hamid Karzai et Barack Obama était prévue dimanche matin, avant l'ouverture du sommet.
Bouclier antimissile
La réunion commencera par l'officialisation de la première phase du bouclier antimissile de l'Otan, un ambitieux projet destiné à protéger l'Europe des tirs de missiles tirés du Moyen-Orient, en particulier de l'Iran. Ce lancement permettra à Barack Obama de rassurer ses pairs sur l'attachement de son pays au lien transatlantique, même si la priorité stratégique des États-Unis concerne désormais l'Asie et le Pacifique. L'Otan tente de s'adapter à cette situation, inédite depuis sa création en pleine guerre froide, en appelant les alliés à coopérer davantage pour ne pas perdre leur suprématie technologique malgré la réduction générale des budgets de défense.
Vingt-cinq projets de coopération, dans le cadre d'un programme surnommé "Défense intelligente" ("Smart defence"), devraient ainsi être approuvés à Chicago, portant sur la formation des pilotes d'hélicoptères ou les missions de renseignement. Il s'agit de "travailler plus étroitement ensemble pour s'équiper de moyens qu'aucune nation ne peut s'offrir seule", a justifié samedi Anders Fogh Rasmussen. Cette volonté est cependant difficile à concrétiser alors que les pays tentent de maintenir à flot leur industrie de défense, grande pourvoyeuse d'emplois.
Pour accueillir le sommet de l'Otan, Chicago a placé son centre-ville sous haute sécurité, dans l'attente notamment d'une manifestation d'opposants prévue dimanche midi.
http://www.lepoint.fr/monde/chicago-l-afghanistan-au-coeur-du-sommet-de-l-otan-19-05-2012-1463139_24.php