Un téléphone portable lie Ben Laden aux services pakistanais
L’étude d’un téléphone portable découvert lors de l'opération contre Oussama ben Laden le 2 mai 2001 au Pakistan, montre que le chef d’al-Qaida avait des contacts avec un groupe d'activistes lié aux services de renseignement pakistanais, révèle une enquête du New York Times, citant de hauts responsables américains.
Les données récoltées ont permis de démontrer que le groupe Harakat-ul-Mujahedeen faisait partie du réseau de soutien d’Oussama ben Laden, et que plusieurs de ses chefs avaient téléphoné à des responsables du renseignement pakistanais. Le téléphone appartenait à l'un des messagers de Ben Laden, tué le même jour par le commando américain lors de la prise d’assaut de la résidence d'Abbottabad, au nord d'Islamabad.
Cette découverte ravive les soupçons de collusion entre al-Qaida et les services de renseignement pakistanais, notamment l’Inter-Services Intelligence (ISI). Les autorités américaines veulent savoir si Harakat, et d’autres groupes du même ordre, ont protégé Ben Laden pour le compte des services pakistanais. Jusqu'à présent, aucune preuve formelle n’a pu être trouvée.
Harakat-ul-Mujahedeen a été créé à la fin des années 1980 avec la bénédiction et l’appui du directoire de l’ISI dans le but de combattre les Soviétiques en Afghanistan et les Indiens au Cachemire. Le groupe est «l’un des plus anciens et des plus proches alliés d’al-Qaida, et ils sont vraiment très proche de l’ISI», explique Bruce O. Riedel, un ancien officier de la CIA auteur d’un livre sur le sujet.
Les avancées de l’enquête sur les soutiens pakistanais de Ben Laden compliquent un peu plus les relations difficiles entre Islamabad et Washington. Depuis la mort de Ben Laden, le gouvernement américain a accentué les pressions sur le pouvoir pakistanais pour accroître le degré coopération dans la lutte contre le terrorisme, malgré une opinion publique hostile.
Un sondage du Pew Research Center publié par le San Francisco Chronicle indique que 69% des Pakistanais perçoivent les Etats-Unis «plus comme un ennemi» qu’un partenaire. Ces dix dernières années, les Américains ont pourtant versé 20 milliards de dollars d’aide au Pakistan.
Pour Hillary Clinton, la relation entre les deux pays est «une expérience sur le long terme, frustrante et parfois blessante», mais la chef de la diplomatie américaine ne voit «aucune alternative si l’on prend en compte les intérêts vitaux américains».
http://www.slate.fr/lien/40115/telephone-portable-ben-laden-services-pakistanais
L’étude d’un téléphone portable découvert lors de l'opération contre Oussama ben Laden le 2 mai 2001 au Pakistan, montre que le chef d’al-Qaida avait des contacts avec un groupe d'activistes lié aux services de renseignement pakistanais, révèle une enquête du New York Times, citant de hauts responsables américains.
Les données récoltées ont permis de démontrer que le groupe Harakat-ul-Mujahedeen faisait partie du réseau de soutien d’Oussama ben Laden, et que plusieurs de ses chefs avaient téléphoné à des responsables du renseignement pakistanais. Le téléphone appartenait à l'un des messagers de Ben Laden, tué le même jour par le commando américain lors de la prise d’assaut de la résidence d'Abbottabad, au nord d'Islamabad.
Cette découverte ravive les soupçons de collusion entre al-Qaida et les services de renseignement pakistanais, notamment l’Inter-Services Intelligence (ISI). Les autorités américaines veulent savoir si Harakat, et d’autres groupes du même ordre, ont protégé Ben Laden pour le compte des services pakistanais. Jusqu'à présent, aucune preuve formelle n’a pu être trouvée.
Harakat-ul-Mujahedeen a été créé à la fin des années 1980 avec la bénédiction et l’appui du directoire de l’ISI dans le but de combattre les Soviétiques en Afghanistan et les Indiens au Cachemire. Le groupe est «l’un des plus anciens et des plus proches alliés d’al-Qaida, et ils sont vraiment très proche de l’ISI», explique Bruce O. Riedel, un ancien officier de la CIA auteur d’un livre sur le sujet.
Les avancées de l’enquête sur les soutiens pakistanais de Ben Laden compliquent un peu plus les relations difficiles entre Islamabad et Washington. Depuis la mort de Ben Laden, le gouvernement américain a accentué les pressions sur le pouvoir pakistanais pour accroître le degré coopération dans la lutte contre le terrorisme, malgré une opinion publique hostile.
Un sondage du Pew Research Center publié par le San Francisco Chronicle indique que 69% des Pakistanais perçoivent les Etats-Unis «plus comme un ennemi» qu’un partenaire. Ces dix dernières années, les Américains ont pourtant versé 20 milliards de dollars d’aide au Pakistan.
Pour Hillary Clinton, la relation entre les deux pays est «une expérience sur le long terme, frustrante et parfois blessante», mais la chef de la diplomatie américaine ne voit «aucune alternative si l’on prend en compte les intérêts vitaux américains».
http://www.slate.fr/lien/40115/telephone-portable-ben-laden-services-pakistanais