"La guerre en Afghanistan déstabilise le Pakistan"
La guerre en Afghanistan contribue à la déstabilisation du Pakistan et compromet gravement les efforts de remise sur pied des institutions démocratiques et de la prospérité économique, a déploré lundi le président pakistanais, Asif Ali Zardari dans une interview au Guardian.
Le conflit dans l'Afghanistan voisin a contraint le Pakistan de se préoccuper du côté sécuritaire plutôt que de se concentrer sur l'avancement économique du pays, s'est plaint le chef d'Etat, qui a estimé que la situation en Afghanistan pose un "problème de croissance" pour son pays.
"Nous avons le gaz du monde entier en attente d'être acheminé vers l'Inde et la Mer Rouge, mais il ne peut pas passer avant que le conflit en Afghanistan ne soit réglé", a-t-il dit. "L'Afghanistan pose donc un problème de croissance pour nous".
Selon le président Zardari, la situation sécuritaire "sapait" les efforts de consolidation des institutions démocratiques "contournées ou affaiblies" par le régime militaire de son prédécesseur, le Général Pervez Mousharraf.
"Notre démocratie est en train d'évoluer (...) La destruction des institutions pendant une décennie d'un régime autoritaire est facile. Il y a donc un impact politique aussi bien qu'un impact économique", a souligné M. Zardari.
Il a, par ailleurs, regretté la lenteur des efforts menés pour mettre fin au conflit afghan, estimant que les politiciens américains ont fait montre d'une "compréhension limitée" de l'impact des politiques américaines.
"Tout comme la lutte contre la drogue en Mexique affecte le Texas et la société américaine, nous somme ici face à une guerre sur nos frontières qui a visiblement un important impact", a-t-il dit, ajoutant que la guerre en Afghanistan affecte "la région entière".
Le président pakistanais a d'autre part admis qu'il n'y a pas de "réponses à court terme" au conflit afghan, et qu'il était "difficile d'expliquer cela au contribuable américain".
Réagissant aux critiques acerbes contenues dans un récent rapport de la Maison blanche sur la coopération pakistanaise dans la "guerre contre le terrorisme", M. Zardari a dit que le Pakistan "a toujours été attentif aux points de vue de Washington", notant, cependant, que certains membres du Congrès ainsi qu'une partie des médias américains "ne comprenaient pas entièrement la situation au Pakistan".
"Nous respectons et apprécions le système politique américaine", a-t-il dit, "mais quand un nouveau parlement prend quartier, cela prend quelque temps (pour ses membres) de comprendre la situation internationale".
Intervenant à moins de trois mois du début du retrait des troupes américaines de l'Afghanistan, le rapport américain reflète l'ampleur des pressions qu'endurent les trois gouvernements pour s'accorder sur une stratégie réalisable à long-terme, commente le Guardian.
La Maison blanche reproche notamment à Islamabad l'inefficacité des opérations militaires dans les zones tribales longeant les frontières afghanes et qui servent de refuge aux talibans et aux membres d'Al Qaida.
Selon des sources sécuritaires pakistanaises, citées par le Guardian, la "guerre contre le terrorisme" aurait coûté à l'économie du Pakistan 68 milliards de dollars.
Près de 33.300 civils pakistanais ont également été tués ou gravement blessés à cause de ce conflit.
M. Zardari, qui est attendu à Washington en mois de mai, a confié au Guardian qu'il demandera au Président Barack Obama que les frappes des drones américains soient menées sous commandement pakistanais.
Bien que cette requête ait été rejetée par le passé, le chef de l'Etat pakistanais demeure optimiste quant à la réceptivité des Américains, étant donné l'ire qu'ont provoquée les cas d'imprécision des frappes de ces avions sans pilotes.
Source: ici
La guerre en Afghanistan contribue à la déstabilisation du Pakistan et compromet gravement les efforts de remise sur pied des institutions démocratiques et de la prospérité économique, a déploré lundi le président pakistanais, Asif Ali Zardari dans une interview au Guardian.
Le conflit dans l'Afghanistan voisin a contraint le Pakistan de se préoccuper du côté sécuritaire plutôt que de se concentrer sur l'avancement économique du pays, s'est plaint le chef d'Etat, qui a estimé que la situation en Afghanistan pose un "problème de croissance" pour son pays.
"Nous avons le gaz du monde entier en attente d'être acheminé vers l'Inde et la Mer Rouge, mais il ne peut pas passer avant que le conflit en Afghanistan ne soit réglé", a-t-il dit. "L'Afghanistan pose donc un problème de croissance pour nous".
Selon le président Zardari, la situation sécuritaire "sapait" les efforts de consolidation des institutions démocratiques "contournées ou affaiblies" par le régime militaire de son prédécesseur, le Général Pervez Mousharraf.
"Notre démocratie est en train d'évoluer (...) La destruction des institutions pendant une décennie d'un régime autoritaire est facile. Il y a donc un impact politique aussi bien qu'un impact économique", a souligné M. Zardari.
Il a, par ailleurs, regretté la lenteur des efforts menés pour mettre fin au conflit afghan, estimant que les politiciens américains ont fait montre d'une "compréhension limitée" de l'impact des politiques américaines.
"Tout comme la lutte contre la drogue en Mexique affecte le Texas et la société américaine, nous somme ici face à une guerre sur nos frontières qui a visiblement un important impact", a-t-il dit, ajoutant que la guerre en Afghanistan affecte "la région entière".
Le président pakistanais a d'autre part admis qu'il n'y a pas de "réponses à court terme" au conflit afghan, et qu'il était "difficile d'expliquer cela au contribuable américain".
Réagissant aux critiques acerbes contenues dans un récent rapport de la Maison blanche sur la coopération pakistanaise dans la "guerre contre le terrorisme", M. Zardari a dit que le Pakistan "a toujours été attentif aux points de vue de Washington", notant, cependant, que certains membres du Congrès ainsi qu'une partie des médias américains "ne comprenaient pas entièrement la situation au Pakistan".
"Nous respectons et apprécions le système politique américaine", a-t-il dit, "mais quand un nouveau parlement prend quartier, cela prend quelque temps (pour ses membres) de comprendre la situation internationale".
Intervenant à moins de trois mois du début du retrait des troupes américaines de l'Afghanistan, le rapport américain reflète l'ampleur des pressions qu'endurent les trois gouvernements pour s'accorder sur une stratégie réalisable à long-terme, commente le Guardian.
La Maison blanche reproche notamment à Islamabad l'inefficacité des opérations militaires dans les zones tribales longeant les frontières afghanes et qui servent de refuge aux talibans et aux membres d'Al Qaida.
Selon des sources sécuritaires pakistanaises, citées par le Guardian, la "guerre contre le terrorisme" aurait coûté à l'économie du Pakistan 68 milliards de dollars.
Près de 33.300 civils pakistanais ont également été tués ou gravement blessés à cause de ce conflit.
M. Zardari, qui est attendu à Washington en mois de mai, a confié au Guardian qu'il demandera au Président Barack Obama que les frappes des drones américains soient menées sous commandement pakistanais.
Bien que cette requête ait été rejetée par le passé, le chef de l'Etat pakistanais demeure optimiste quant à la réceptivité des Américains, étant donné l'ire qu'ont provoquée les cas d'imprécision des frappes de ces avions sans pilotes.
Source: ici