Karzaï ouvre la session parlementaire, tensions avec les députés
Le président afghan Hamid Karzaï ouvre ce mercredi à Kaboul la session de la "wolesi jirga", la chambre basse du Parlement, plus de quatre mois après des élections législatives entachées de fraudes.
Le chef de l'Etat et les députés sont engagés dans un bras de fer à propos de la légalité du tribunal spécial chargé d'étudier les plaintes déposées après le scrutin du 18 septembre dernier.
Hamid Karzaï avait décidé la semaine dernière de retarder d'un mois l'ouverture de la session parlementaire, à la demande du tribunal qui voulait plus de temps pour instruire les dossiers en souffrance. Cette décision avait provoqué la colère des élus, qui avaient menacé de se réunir avec ou sans l'accord du président, et un accord a finalement été trouvé, fixant le début de la session au 26 janvier.
Mais Hamid Karzaï a tenu bon face aux députés qui réclamaient la dissolution pure et simple du tribunal et la confrontation semble loin d'être terminée avec des élus très critiques envers le chef de l'Etat.
"INGÉRENCES ÉTRANGÈRES" ?
"Le tribunal spécial est au coeur du problème - je pense que le président cherchera à obtenir l'invalidation de certains parlementaires", dit un diplomate occidental en poste à Kaboul. "On n'en a pas fini. Karzaï va essayer de faire quelque chose, ne serait-ce qu'affaiblir la légitimité du Parlement."
Hamid Karzaï s'est engagé à poursuivre les députés élus frauduleusement en s'appuyant sur les travaux du tribunal spécial dont une majorité de parlementaires conteste la légalité.
Les finalités de ce tribunal sont contestées par d'autres que les députés. "Ce tribunal n'a pas de base légale et semble avoir pour véritable mission de remplir le parlement de partisans de Karzaï, non de s'informer objectivement sur le comportement des candidats", déclare Sam Zarifi, d'Amnesty International.
Le président, pour sa part, accuse l'Occident d'ingérence dans les affaires afghanes. "Le tribunal spécial avait demandé un mois de plus pour poursuivre ses investigations, ce que j'avais accepté, mais des mains étrangères ont remis ma décision en question", a-t-il dit en rencontrant des candidats battus en septembre dernier.
Hamid Karzaï a aussi décidé de rencontrer des candidats élus pour leur dire d'accepter les décisions du tribunal, même après l'ouverture de la session.
Les Etats-Unis ont fait savoir mardi qu'ils suivraient de près les travaux de la nouvelle "wolesi jirga". L'Otan, qui a 150.000 hommes en Afghanistan, avait également demandé cette semaine l'ouverture dans les temps de la session parlementaire.
L'homme de la rue, pour sa part, n'attend pas grand-chose de la nouvelle assemblée. "Dans ce pays, les dirigeants sont choisis grâce à l'argent, aux fusils et à la corruption", déclaré Haji Gul, un commerçant de Ghazni, au sud-ouest de Kaboul.
Guy Kerivel pour le service français
http://fr.news.yahoo.com/4/20110126/twl-afghanistan-parlement-41953f5_1.html
Le président afghan Hamid Karzaï ouvre ce mercredi à Kaboul la session de la "wolesi jirga", la chambre basse du Parlement, plus de quatre mois après des élections législatives entachées de fraudes.
Le chef de l'Etat et les députés sont engagés dans un bras de fer à propos de la légalité du tribunal spécial chargé d'étudier les plaintes déposées après le scrutin du 18 septembre dernier.
Hamid Karzaï avait décidé la semaine dernière de retarder d'un mois l'ouverture de la session parlementaire, à la demande du tribunal qui voulait plus de temps pour instruire les dossiers en souffrance. Cette décision avait provoqué la colère des élus, qui avaient menacé de se réunir avec ou sans l'accord du président, et un accord a finalement été trouvé, fixant le début de la session au 26 janvier.
Mais Hamid Karzaï a tenu bon face aux députés qui réclamaient la dissolution pure et simple du tribunal et la confrontation semble loin d'être terminée avec des élus très critiques envers le chef de l'Etat.
"INGÉRENCES ÉTRANGÈRES" ?
"Le tribunal spécial est au coeur du problème - je pense que le président cherchera à obtenir l'invalidation de certains parlementaires", dit un diplomate occidental en poste à Kaboul. "On n'en a pas fini. Karzaï va essayer de faire quelque chose, ne serait-ce qu'affaiblir la légitimité du Parlement."
Hamid Karzaï s'est engagé à poursuivre les députés élus frauduleusement en s'appuyant sur les travaux du tribunal spécial dont une majorité de parlementaires conteste la légalité.
Les finalités de ce tribunal sont contestées par d'autres que les députés. "Ce tribunal n'a pas de base légale et semble avoir pour véritable mission de remplir le parlement de partisans de Karzaï, non de s'informer objectivement sur le comportement des candidats", déclare Sam Zarifi, d'Amnesty International.
Le président, pour sa part, accuse l'Occident d'ingérence dans les affaires afghanes. "Le tribunal spécial avait demandé un mois de plus pour poursuivre ses investigations, ce que j'avais accepté, mais des mains étrangères ont remis ma décision en question", a-t-il dit en rencontrant des candidats battus en septembre dernier.
Hamid Karzaï a aussi décidé de rencontrer des candidats élus pour leur dire d'accepter les décisions du tribunal, même après l'ouverture de la session.
Les Etats-Unis ont fait savoir mardi qu'ils suivraient de près les travaux de la nouvelle "wolesi jirga". L'Otan, qui a 150.000 hommes en Afghanistan, avait également demandé cette semaine l'ouverture dans les temps de la session parlementaire.
L'homme de la rue, pour sa part, n'attend pas grand-chose de la nouvelle assemblée. "Dans ce pays, les dirigeants sont choisis grâce à l'argent, aux fusils et à la corruption", déclaré Haji Gul, un commerçant de Ghazni, au sud-ouest de Kaboul.
Guy Kerivel pour le service français
http://fr.news.yahoo.com/4/20110126/twl-afghanistan-parlement-41953f5_1.html