Les Britanniques réclamèrent l'acceptation par l'Afghanistan d'une mission diplomatique anglaise le 14 août. L'Emir afghan Shir Ali Khan, refusa l'intervention britannique et fit preuve de fermeté en prévenant que toute tentative d'incursion serait repoussée par la force.
Cela déclencha la guerre entre la Grande-Bretagne et l'Afghanistan. Avec 40.000 combattants, les Anglais envahirent le pays par trois endroits différents. Sher Ali réclama l'assistance militaire russe mais se heurta à une fin de non-recevoir. Peu de temps après, le 21 février 1879, l'Emir décéda.
Confronté à une conquête rapide de son pays, le successeur, Mohammad Yaqub Khan, signa le traité de Gandamak dans l'espoir de sauvegarder les territoires encore sous son contrôle. En échange de subsides annuels et d'une vague promesse d'assistance militaire en cas d'invasion étrangère, Yaqub Khan accepta de confier le contrôle des affaires étrangères afghanes aux Britanniques dont les délégués Anglais s'intallèrent à Kaboul.
Dans les semaines suivantes, une révolte amena le massacre de nombreux résidents britanniques à Kaboul. En représailles, l'armée du Major Général Sir Frederick Roberts marcha en force sur la capitale afghane, écrasant les forces locales à Charasiab, le 6 octobre 1879, et entra dans Kaboul. Un leader local, Mohammed Jan, assiégea un cantonnement britannique à Sherpur, non loin de Kaboul, en décembre 1879 mais fut finalement défait.
L'Emir Mohammad Yaqub Khan, considéré comme responsable des massacres de Kaboul fut déposé.
Les Britanniques plaçèrent son frère, Ayub Khan, sur le trône mais finirent par se raviser et le remplacèrent très rapidement par son cousin Abdur Rahman Khan.
Virtuellement maîtres du pays, les Britanniques ramenèrent l'essentiel de leurs forces aux Indes ne gardant d'effectifs importants que dans la seule province de Kandahar.
Profitant de cet état de fait, l'Emir Abdur Rahman Khan se souleva, réunit une armée et marcha vers Kandahar.
Les Britanniques décidèrent de l'intercepter à Girishk, sur la rivière Helmond, afin de prévenir la rébellion de tout le pays.
Deux régiments de cavalerie quittèrent Kandahar, sous la direction du général de brigade Burrows, suivit de l'infanterie et de l'artillerie le jour suivant.
Le 26 juillet 1880, Burrows fut informé de la présence des forces afghanes près du village de Maiwand mais tarda à faire mouvement laissant à ses adversaires l'occasion d'assurer leurs positions.
Lorsque les troupes anglo-indiennes approchèrent du village voisin de Mundabad, elles eurent l'opportuniter d'occuper de fortes positions défensives en se positionnant derrière un ravin profond de 8 mètres. Au lieu de quoi, Burrows ordonna à ses troupes de poursuivre vers la plaine.
Les Afghans attendirent le choc avec 12.000 combattants, incluant 3.000 cavaliers.
En face, Burrows disposait seulement de 1.500 fantassins et 350 cavaliers.
Les Britanniques firent franchir le ravin à leur artillerie, déléguant une partie de leurs forces à la protection des canons.
La première phase de la bataille s'ouvrit sur un duel d'artillerie au cour duquel les Britanniques subirent des pertes, les Afghans s'étant dotés de pièces de conception récente.
Après l'échange de tirs, la masse afghane se positionna face à la ligne britannique. Burrows ordonna à l'un de ses régiments de monter à l'assaut mais annula rapidement cet ordre, craignant de fortes pertes sous les coups de l'artillerie ennemie.
La progression britannique en plaine exposa largement le flanc gauche britannique aux assauts de la cavalerie afghane ce qui contraignit Burrows à déployer une partie de ces forces sur ce flanc.
Les Britanniques ne réalisèrent toutefois pas la présence d'un second ravin, partiellement dissimulé à leur vue, sur l'autre flanc. Les Afghans utilisèrent ce ravin pour attaquer le flanc droit britannique en cours de bataille.
La force expéditionnaire de Burrows fut rapidement contrainte de se positionner en "fer à cheval", s'exposant à une attaque massive de l'infanterie afghane et à des assauts de cavalerie à ses extrêmités.
Dans l'après-midi, l'artillerie britannique tomba à cours de munitions tandis que l'infanterie souffrit de la forte chaleur.
L'artillerie anglaise étant réduite au silence, la cavalerie afghane fut en mesure d'infiltrer le flanc gauche britannique. Les salves d'infanterie tirées pour contrer cette progression furent inefficaces, une partie des troupes britanniques étant largement inexpérimentées.
Sur le flanc droit, les cavaliers britanniques furent impuissants à repousser les Afghans.
Bientôt les Afghans rapprochèrent leur artillerie pour ouvrir le feu à moins de 300 mètres des Britanniques.
La masse afghane chargea les soldats anglo-indiens désormais trop fatigués, ou démoralisés, pour résister.
Burrows lança une charge à l'aide de ses 150 derniers cavaliers pour tenter de redresser la situation, en vain.
Une partie des troupes indiennes prit la fuite tandis que l'essentiel de l'artillerie fut évacué en catastrophe.
L'infanterie battit en retraite vers deux directions différents : l'aile gauche vers Mundabad, la droite (comprenant le 66ème régiment) vers le village de Khig. Progressivement les éléments d'infanterie furent tronçonnés. Les soldats du 66ème régiment britannique et quelques grenadiers, soit 100 survivants, se fortifièrent dans un jardin en bordure du village de Khig. Débordés, ils se replièrent vers un second jardin avant d'être repoussés vers une troisième position, hors du village. A ce moment, il ne restait que 11 survivants du 66ème.
L'ensemble du flanc droit britannique, à court de munitions, fut submergé.
Le reste des troupes britanniques subit de lourdes pertes durant la retraite vers Kandahar, poursuivi par les cavaliers afghans.
Au final, les Britanniques perdirent 21 officiers et 948 soldats tués. 8 officiers et 169 autres soldats furent blessés. Les grenadiers perdirent 64% de leurs effectifs, le 66ème régiment 62%. Les pertes de la cavalerie britannique furent de l'ordre de 150 à 200 tués et blessés. A total, les Britanniques perdirent environ 1.350 combattants sur un total de 1.850.
Sur les 12.000 hommes engagés, les Afghans en perdirent environ 3.000.
Commandant peu expérimenté, Burrows n'avait jamais dirigé de force mixte composée d'artillerie, cavalerie et infanterie. Il positionna son armée sur une position exposée et cette situation fut aggravée par l'inexpérience de certaines de ces unités
Surtout, Burrows négligea l'intendance. La plupart de ces hommes n'avaient rien mangé ce jour-là. Le manque d'eau se fit sentir dès le début de la bataille. L'infiltration des Afghans dans le dispositif défensif de Burrows aggrava le problème du ravitaillement en eau et en munitions et réduisit rapidement l'efficacité de l'artillerie britannique.